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quelques torches s’allumaient entre les ramures, de manière à illuminer la place que le court crépuscule allait bientôt plonger dans l’ombre.

Max Huber et John Cort en avaient assez, et ils songeaient à regagner leur case, lorsque Lo-Maï prononça ce nom :

« Msélo-Tala-Tala. »

Était-ce vrai ?… Sa Majesté allait-elle venir recevoir les adorations de son peuple ?… Daignait-elle enfin sortir de sa divine invisibilité ?… John Cort et Max Huber se gardèrent bien de partir.

En effet, un mouvement se faisait du côté de la case royale, auquel répondit une sourde rumeur de l’assistance. La porte s’ouvrit, une escorte de guerriers se forma, et le chef Raggi prit la tête du cortège.

Presque aussitôt apparut un trône, — un vieux divan drapé d’étoffes et de feuillage, — soutenu par quatre porteurs, et sur lequel se pavanait Sa Majesté.

C’était un personnage d’une soixantaine d’années, couronné de verdure, la chevelure et la barbe blanches, d’une corpulence considérable, et dont le poids devait être lourd aux robustes épaules de ses serviteurs.

Le cortège se mit en marche, de manière à faire le tour de la place.

La foule se courbait jusqu’à terre, silen-