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s’ouvrit, et les guerriers formèrent la haie de chaque côté.

« Enfin ! dit Max Huber, nous allons donc le voir, ce souverain de sylvestres. »

Ce ne fut point Sa Majesté qui sortit de la case. Une sorte de meuble, recouvert d’un tapis de feuillage, fut apporté au milieu de la place. Et quelle fut la bien naturelle surprise des deux amis, lorsqu’ils reconnurent dans ce meuble un vulgaire orgue de Barbarie !… Très probablement, cet instrument sacré ne figurait que dans les grandes cérémonies de Ngala, et les Wagddis en écoutaient sans doute les airs plus ou moins variés avec un ravissement de dilettantes !

« Mais c’est l’orgue du docteur Johausen ! dit John Cort.

— Ce ne peut être que cette mécanique antédiluvienne, répliqua Max Huber. Et, à présent, je m’explique comment, dans la nuit de notre arrivée sous le village de Ngala, j’ai eu la vague impression d’entendre l’impitoyable valse du Freyschütz au-dessus de ma tête !

— Et vous ne nous avez rien dit de cela, Max ?…

— J’ai cru que j’avais rêvé, John.

— Quant à cet orgue, ajouta John Cort, ce sont certainement les Wagddis qui l’ont rapporté de la case du docteur…