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« Il est impossible de ressembler davantage à une foule humaine !… remarqua John Cort. Mêmes mouvements, même manière de témoigner sa satisfaction par les gestes, par les cris…

— Et par les grimaces, ajouta Max Huber, et c’est ce qui rattache ces êtres bizarres aux quadrumanes ! »

En effet, les Wagddis, d’ordinaire sérieux, réservés, peu communicatifs, ne s’étaient jamais montrés si expansifs ni si grimaçants. Et toujours cette inexplicable indifférence envers les étrangers, auxquels ils ne semblaient prêter aucune attention — attention qui eût été gênante et obsédante chez les Denkas, les Monbouttous et autres peuplades africaines.

Cela n’était pas très « humain » !

Après une longue promenade, Max Huber et John Cort arrivèrent sur la place principale, que bornaient les ramures des derniers arbres du côté de l’ouest, et dont les branches verdoyantes retombaient autour du palais royal.

En avant étaient rangés les guerriers, toutes armes dehors, vêtus de peaux d’antilope rattachées par de fines lianes, le chef coiffé de têtes de steinbock dont les cornes leur donnaient l’apparence d’un troupeau. Quant au « colonel » Raggi, casqué d’une tête de buffle, l’arc sur l’épaule, la hachette à la ceinture, l’épieu à la main, il paradait devant l’armée wagddienne.