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de mauvais traitements. À n’en pas douter, ces sylvestres reconnaissaient leur supériorité intellectuelle. En outre, inexplicable singularité, ils n’avaient jamais paru surpris en voyant des représentants de la race humaine. Toutefois, si ceux-ci voulaient employer la force pour s’enfuir, ils s’exposeraient à des violences que mieux valait éviter.

« Ce qu’il faut, dit Max Huber, c’est entrer en pourparlers avec le père Miroir, le souverain à lunettes, et obtenir de lui qu’il nous rende la liberté. »

En somme, il ne devait pas être impossible d’avoir une entrevue avec S. M. Msélo-Tala-Tala, à moins qu’il ne fût interdit à des étrangers de contempler son auguste personne. Mais, si l’on arrivait en sa présence, comment échanger demandes et réponses ?… Même en langue congolaise, on ne se comprendrait pas !… Et puis qu’en résulterait-il ?… L’intérêt des Wagddis n’était-il pas, en retenant ces étrangers, de s’assurer le secret de cette existence d’une race inconnue dans les profondeurs de la forêt oubanghienne ?

Et pourtant, à en croire John Cort, cet emprisonnement au village aérien avait des circonstances atténuantes, puisque la science de l’anthropologie comparée en retirerait profit, que le monde savant serait ému par