Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.

somme inexplicable — des grains de verre et des perles d’ivoire. Cette jeune Wagddienne rappelait le type des Cafres du Sud, avec ses bras ronds et modelés, ses poignets délicats, ses extrémités fines, des mains potelées, des pieds à faire envie à plus d’une Européenne. Sur son pelage laineux était jetée une étoffe d’écorce qui la serrait à la ceinture. À son cou pendait la médaille du docteur Johausen, semblable à celle que portait l’enfant.

Converser avec Lo-Maï et La-Maï n’était pas possible, au vif déplaisir de John Cort. Mais il fut visible que ces deux primitifs cherchèrent à remplir tous les devoirs de l’hospitalité wagddienne. Le père offrit quelques fruits qu’il prit sur une tablette, des matofés de pénétrante saveur et qui proviennent d’une liane.

Les hôtes acceptèrent les matofés et en mangèrent quelques-uns, à l’extrême satisfaction de la famille.

Et alors il y eut lieu de reconnaître la justesse de ces remarques faites depuis longtemps déjà : c’est que la langue wagddienne, à l’exemple des langues polynésiennes, offrait des parallélismes frappants avec le babil enfantin, — ce qui a autorisé les philologues à prétendre qu’il y eut pour tout le genre humain une longue période de voyelles antérieurement à la formation des