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se voyait, — il les menait quelque part, et il n’y avait qu’à le suivre, ce guide de cinq ans.

Ces primitifs — ainsi les désignait John Cort — n’étaient pas complètement nus. Sans parler du pelage roussâtre qui leur couvrait en partie le corps, hommes et femmes se drapaient d’une sorte de pagne d’un tissu végétal, à peu près semblable, quoique plus grossièrement fabriqué, à ceux d’agoulie en fils d’acacia, qui s’ourdissent communément à Porto-Novo dans le Dahomey.

Ce que John Cort remarqua spécialement, c’est que ces têtes wagddiennes, arrondies, réduites aux dimensions du type microcéphalique très rapprochées de l’angle facial humain, présentaient peu de prognathisme. En outre, les arcades sourcilières n’offraient aucune de ces saillies qui sont communes à toute la race simienne. Quant à la chevelure, c’était la toison lisse des indigènes de l’Afrique équatoriale, avec la barbe peu fournie.

« Et pas de pied préhensif… déclara John Cort.

— Et pas d’appendice caudal, ajouta Max Huber, pas le moindre bout de queue !

— En effet, répondit John Cort, et c’est déjà un signe de supériorité. Les singes anthropomorphes n’ont ni queue, ni bourses à joues, ni callosités. Ils se déplacent horizontalement ou verticalement à leur gré. Mais