Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.

traient au-dessus des dernières branches. Une brise, chargée de pénétrantes senteurs, rafraîchissait l’atmosphère.

Tandis que déambulait le groupe des étrangers, les Wagddis, hommes, femmes, enfants, les regardaient sans manifester aucune surprise. Ils échangeaient entre eux divers propos, d’une voix rauque, phrases brèves prononcées précipitamment et mots inintelligibles. Toutefois, le foreloper crut entendre quelques expressions de la langue congolaise, et il ne fallait pas s’en étonner, puisque Li-Maï s’était plusieurs fois servi du mot « ngora ». Cela pourtant semblait inexplicable. Mais, ce qui l’était bien davantage, c’est que John Cort fut frappé par la répétition de deux ou trois mots allemands, — entre autres celui de « vater[1] », et il fit connaître cette particularité à ses compagnons.

« Que voulez-vous, mon cher John ?… répondit Max Huber. Je m’attends à tout, même à ce que ces êtres-là me tapent sur le ventre, en disant : « Comment va… mon vieux ? »

De temps en temps, Li-Maï, abandonnant la main de Llanga, allait à l’un ou à l’autre, en enfant vif et joyeux. Il paraissait fier de promener des étrangers à travers les rues du village. Il ne le faisait pas au hasard, — cela

  1. Père, en allemand.