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d’observer son protégé, et, si le mot « ngora » ou tout autre s’échappait de ses lèvres, il préviendrait aussitôt son ami John et son ami Max.

C’est donc une des raisons pour lesquelles il demeura sous le taud, essayant de donner un peu de nourriture à son protégé, qui semblait affaibli par un long jeûne. Sans doute, le nourrir serait malaisé, les singes étant frugivores. Or, Llanga n’avait pas un seul fruit à lui offrir, rien que de la chair d’antilope dont il ne s’accommoderait pas. D’ailleurs une fièvre assez forte ne lui eût pas permis de manger et il demeurait dans une sorte d’assoupissement.

« Et comment va ton singe ?… demanda Max Huber à Llanga, lorsque celui-ci se montra, une heure après le départ.

— Il dort toujours, mon ami Max.

— Et tu tiens à le garder ?…

— Oui… si vous le permettez…

— Je n’y vois aucun inconvénient, Llanga… Mais prends garde qu’il ne te griffe…

— Oh, mon ami Max !

— Il faut se défier !… C’est mauvais comme des chats, ces bêtes-là !…

— Pas celui-ci !… Il est si jeune !… Il a une petite figure si douce !…

— À propos, puisque tu veux en faire ton camarade, occupe-toi de lui donner un nom…

— Un nom ?… Et lequel ?…