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chutes de foudre, n’avaient cessé qu’à trois heures du matin. Après avoir accosté la berge à travers le remous, le radeau avait trouvé un abri. En cet endroit se dressait un énorme baobab dont le tronc, évidé à l’intérieur, ne tenait plus que par son écorce. Khamis et ses compagnons, en se serrant, y auraient place. On y transporta le modeste matériel, ustensiles, armes, munitions, qui n’eut point à souffrir des rafales et dont le rembarquement s’effectua à l’heure du départ.

« Ma foi, il est venu à propos, cet orage ! » observa John Cort, qui s’entretenait avec Max, tandis que le foreloper disposait les restes du gibier pour ce premier repas.

Tout en causant, les deux jeunes gens s’occupaient à nettoyer leurs carabines, travail indispensable après la fusillade très vive de la veille.

Entre temps, Llanga furetait au milieu des roseaux et des herbes, à la recherche des nids et des œufs.

« Oui, mon cher John, l’orage est venu à propos, dit Max Huber, et fasse le ciel que ces abominables bêtes ne s’avisent pas de reparaître maintenant qu’il est dissipé !… Dans tous les cas, tenons-nous sur nos gardes. »

Khamis n’était pas sans avoir eu cette crainte qu’au lever du jour les quadrumanes ne revinssent sur les deux rives. Et tout