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chair ait un fort goût de musc… Nous laisserons l’animal où il est…

— Se décorner tout à son aise ! » acheva Max Huber.

Il n’eût pas été prudent de retourner au baobab. Les mugissements des deux rhinocéros retentissaient toujours sous la futaie. Après un détour qui les ramena au sentier, tous quatre reprirent leur marche. Vers six heures, la halte fut organisée au pied d’une énorme roche.

Le jour qui suivit n’amena aucun incident. Les difficultés de route ne s’accrurent pas, et une trentaine de kilomètres furent franchis dans la direction du sud-ouest. Quant au cours d’eau si impatiemment réclamé par Max Huber, si affirmativement annoncé par Khamis, il ne se montrait pas.

Ce soir-là, aussitôt achevé un repas dont une antilope, dite antilope des brousses, fournit le menu peu varié, on s’abandonna au repos. Par malheur, cette dizaine d’heures de sommeil fut troublée par le vol de milliers de chauves-souris de petite et de grande taille, dont le campement ne fut débarrassé qu’au lever du jour.

« Trop de ces harpies, beaucoup trop !… s’écria Max Huber, lorsqu’il se remit sur pied, tout bâillant encore après une si mauvaise nuit.

— Il ne faut pas se plaindre… dit le foreloper.