Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de peupler leurs bois de faunes, de satyres, de dryades, d’hamadryades, de nymphes imaginaires ?… D’ailleurs, pour se restreindre aux données de la science moderne, ne peut-on admettre, en ces immensités forestières, l’existence d’êtres inconnus, appropriés aux conditions de cet habitat ? À l’époque druidique, est-ce que la Gaule transalpine n’abritait pas des peuplades à demi sauvages, des Celtes, des Germains, des Ligures, des centaines de tribus, des centaines de villes et de villages, ayant leurs coutumes particulières, leurs mœurs personnelles, leur originalité native, à l’intérieur de ces forêts dont la toute-puissance romaine ne parvint pas sans grands efforts à forcer les limites ?… »

Ainsi songeait Max Huber.

Or, précisément, en ces régions de l’Afrique équatoriale, est-ce que la légende n’avait pas signalé des êtres à un degré inférieur de l’humanité, des êtres quasi fabuleux ?… Est-ce que cette forêt de l’Oubanghi n’avoisinait pas, à l’est, les territoires reconnus par Schweinfurth et Junker, le pays des Niam-Niam, ces hommes à queue, qui, il est vrai, ne possédaient aucun appendice caudal ?… Est-ce que Henry Stanley, dans les contrées au nord de l’Itouri, n’avait pas rencontré des pygmées hauts de moins d’un mètre, parfaitement constitués, à peau luisante et fine,