jeune homme qui portait sur le dos son attirail de peintre, et que suivait un jeune nègre, sa valise à la main.
Quelle fut la surprise et aussi la joie de Mme Réal, lorsque son cher fils entra dans sa chambre, et qu’elle put le serrer entre ses bras.
« Toi, Max… comment… c’est toi ?…
— En personne, mère !
— Et te voilà à Chicago au lieu d’être…
— À Richmond ?… s’écria Max Réal.
— Oui… à Richmond !…
— Rassure-toi, bonne mère !… J’ai le temps de me rendre à Richmond, et, comme Chicago se trouvait sur mon itinéraire, j’avais bien le droit, je pense, de m’y arrêter quelques jours et de les passer avec toi…
— Mais, cher enfant, tu risques de manquer…
— Eh bien, je n’aurai toujours pas manqué de t’embrasser en route, chère mère !… Songe donc, depuis deux longues semaines que je ne t’ai vue !…
— Ah ! Max, qu’il me tarde que cette partie soit terminée…
— Et à moi !
— À ton profit, s’entend !
— Sois sans inquiétude !… C’est comme si je possédais déjà le mot du coffre-fort de ce digne Hypperbone !… répondit en riant Max Réal.
— Enfin, je suis bien heureuse de te voir, mon cher fils, bien heureuse ! »
Max Réal était à Cheyenne dans le Wyoming lorsque, le 29 mai, au retour de son excursion à travers le Parc National du Yellowstone, il reçut la dépêche relative à son troisième tirage, — point de huit par cinq et trois. Or, la huitième case, après la vingt-huitième occupée par le Wyoming, était attribuée à l’Illinois. Il fallut donc doubler ce point de huit, et le nombre seize allait conduire le jeune peintre à la quarante-quatrième case, Virginie, Richmond City.
De plus, entre Chicago et Richmond fonctionne un réseau de voies