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SAN-FERNANDO.

— Il n’a fait que son devoir, répondit Germain Paterne, et même si vous n’aviez pas été notre compatriote…

— C’est bon… c’est bon… grommela le sergent Martial, et quand nous rencontrerons M. Helloch !… »

On ne le rencontra pas — dans la matinée du moins. Son intention était-elle donc de se tenir à l’écart ?… Lui répugnait-il de paraître quêter les remerciements que méritait sa conduite ?… Ce qui est certain, c’est qu’il demeura à bord de la Moriche, très pensif, très taciturne, et, après lui avoir donné des nouvelles du jeune garçon, Germain Paterne ne put pas en tirer quatre paroles.

Cependant Jacques Helloch et Jean se revirent dans l’après-midi. Le premier, un peu embarrassé, — le sergent Martial mordit sa moustache en l’observant, — prit la main qui lui fit tendue, mais ne la pressa pas sans façon comme d’habitude.

Ce fut chez M. Mirabal que cette rencontre eut lieu, Jacques Helloch s’y trouvait avec la lettre de recommandation qu’il avait près de cet excellent vieillard. Autant au sergent Martial et à Jean, s’ils avaient eu la pensée de venir s’adresser à lui, c’était pour obtenir des renseignements relatif au colonel de Kermor.

M. Mirabal ne cacha point à ces Français qui lui étaient adressés ou qui s’adressaient à lui, sa vive satisfaction de les accueillir. Il déclara être à leur entière disposition, et il n’épargnerait rien pour leur être utile. La sympathie qu’il éprouvait à l’égard de ces voyageurs, dont il parlait la langue, éclatait dans son attitude, dans ses propos, dans l’empressement qu’il mettait à les renseigner sur toutes choses. Il avait vu le docteur Crevaux lors de son passage… il se souvenait de M. Chaffanjon, auquel il était heureux d’avoir rendu service… il ne ferait pas moins pour Jacques Helloch et Germain Paterne… pour le sergent Martial et son neveu, qui pouvaient compter sur lui en toute circonstance.

Le jeune garçon fit alors connaître le motif qui l’avait amené au Venezuela, et cela ne fit qu’accroître la sympathie qu’il inspirait à M. Mirabal.