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relâche, offraient-ils toutes les garanties désirables ? Si, d’en introduire quatre ou cinq à bord d’un navire dont le personnel est déjà élevé, ne comporte pas de graves inconvénients, il n’en serait pas ainsi en ce qui concernait la goélette.

Cependant le capitaine Len Guy espérait qu’il n’aurait point à se repentir de ses choix, du moment que les autorités de l’archipel y prêtaient les mains.

Le gouverneur déploya un véritable zèle en cette affaire, à laquelle il s’intéressait de tout cœur.

Au surplus, grâce à la haute paie qui fut promise, les demandes affluèrent.

Aussi, la veille du départ, fixé au 27 octobre, l’équipage était-il au complet.

Il est inutile de faire connaître chacun des nouveaux embarqués par leur nom et par leurs qualités individuelles. On les verra, on les jugera à l’œuvre. Il y en avait de bons, il y en avait de mauvais.

La vérité est qu’il eût été impossible de trouver mieux — ou moins mal, comme on voudra.

Je me bornerai donc à noter que, parmi ces recrues, on comptait six hommes d’origine anglaise, — et parmi eux un certain Hearne, de Glasgow.

Cinq étaient d’origine américaine (États-Unis), et huit de nationalité plus douteuse, — les uns appartenant à la population hollandaise, les autres mi-Espagnols et mi-Fuégiens de la Terre de Feu. Le plus jeune avait dix-neuf ans, le plus âgé en avait quarante-quatre. La plupart n’étaient point étrangers au métier de marin, ayant déjà navigué, soit au commerce, soit à la pêche des baleines, phoques et autres amphibies des parages antarctiques. L’engagement des autres n’avait eu pour but que d’accroître le personnel défensif de la goélette.

Cela faisait donc un total de dix-neuf recrues, enrôlées pour la durée de la campagne, qui ne pouvait être déterminée d’avance, mais