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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

Le jour même, je retournai à la Maison de Ville, où je réclamai la couronne à M. Stepark. Il consentit à me la remettre, et je la rapportai à l’hôtel.

Le soir, nous étions réunis dans le salon avec Mme Roderich et sa fille, lorsque Marc, après s’être, absenté un instant, rentra en disant :

« Myra… ma chère Myra… voyez ce que je vous rapporte !…

— Ma couronne !… s’écria Myra, en s’élançant vers mon frère.

— Oui, répondit Marc, là… dans le jardin… je l’ai trouvée derrière mi massif où elle était tombée.

— Mais comment ?… comment ?… répétait Mme Roderich.

— Comment ? répondait le docteur. Un intrus qui s’était introduit parmi nos invités. Il ne faut plus penser à cette absurde aventure.

— Merci, merci, mon cher Marc, » dit Myra, tandis qu’une larme coulait de ses yeux.

Les journées qui suivirent n’amenèrent aucun nouvel incident. La ville reprenait sa tranquillité habituelle. Rien n’avait transpiré de la perquisition opérée dans la maison du boulevard Tékéli, et personne ne prononçait encore le nom de Wilhelm Storitz. Il n’y avait plus qu’à attendre patiemment — ou plutôt impatiemment — le jour où serait célébré le mariage de Marc et de Myra Roderich.

Je consacrai tout le temps que me laissait mon frère à différentes promenades aux environs de Ragz. Quelquefois, le capitaine Haralan m’accompagnait. Il était rare alors que nous ne prissions pas le boulevard Tékéli pour sortir de la ville. Visiblement, la maison suspecte l’attirait. D’ailleurs, cela, nous permettait de voir qu’elle était toujours déserte, et toujours gardée par deux agents. Si Wilhelm Storitz avait paru, la police aurait été immédiatement avertie de son retour et on l’eût mis en état d’arrestation.

Mais nous eûmes bientôt une preuve de son absence et la cer-