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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

Papiers, volumes et manuscrit furent saisis et mis sous scellés.

La perquisition faite dans ce cabinet ne donna aucun autre résultat qui pût être de nature à nous édifier. Nous allions donc en sortir, lorsque M. Stepark aperçut sur la cheminée une fiole de forme bizarre en verre bleuté.

Fut-ce pour obéir à un sentiment de curiosité ou à ses instincts de policier, M. Stepark avança la main pour prendre cette fiole afin de l’examiner de plus près. Mais il est à croire qu’il fit un faux mouvement, car la fiole, qui était posée sur le bord de la tablette, tomba au moment où il allait la saisir et se brisa sur le carreau.

Une liqueur très fluide de couleur jaunâtre s’en échappa. Extrêmement volatile, elle se réduisit aussitôt en une vapeur d’une odeur singulière que je n’aurais pu comparer à aucune autre, mais faible en somme, car notre odorat n’en fut que peu affecté.

— Ma foi, dit M. Stepark, elle est tombée à propos, cette fiole.

— Elle renfermait, sans doute, quelque composition inventée par Otto Storitz, dis-je.

— Son fils doit en avoir la formule, et il saura bien en refaire, répondit M. Stepark.

Puis, se dirigeant vers la porte :

— Au premier étage, dit-il, en recommandant à deux de ses agents de rester dans le corridor.

Au fond, en face de la cuisine, se trouvait la cage d’un escalier à rampe de bois, dont les marches craquaient sous le pied.

Sur le palier s’ouvraient deux chambres contiguës, dont les portes n’étaient point fermées à clef, et il suffit d’en tourner le bouton de cuivre pour s’y introduire.

La première, au-dessus du salon, devait être la chambre à coucher de Wilhelm Storitz. Elle ne contenait qu’un lit de fer, une table de nuit, une armoire à linge en chêne, une toilette