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LE PILOTE DU DANUBE.

Karl Dragoch réfléchit un instant.

— Tu vas aller au Parquet de ma part. Tu donneras ton nom, Friedrick Ulhmann, et tu prieras qu’on te tienne au courant s’il survenait la moindre chose. Tu partiras ensuite pour Vienne.

— Et nos hommes ?

— Je m’en charge. Je les verrai au passage. Rendez-vous à Vienne, d’aujourd’hui en huit, c’est le mot d’ordre.

— Vous laisserez donc le haut fleuve sans surveillance ? demanda Ulhmann.

— Les polices locales y suffiront, répondit Dragoch, et nous accourrons à la moindre alerte. Jusqu’ici, d’ailleurs, il ne s’est jamais rien passé, au-dessus de Vienne, qui soit de notre compétence. Pas si bêtes, nos bonshommes, d’opérer si loin de leur base.

— Leur base ?… répéta Ulhmann. Auriez-vous des renseignements particuliers ?

— J’ai, en tous cas, une opinion.

— Qui est ?…

— Trop curieux !… Quoi qu’il en soit, je te prédis que nous débuterons entre Vienne et Budapest.

— Pourquoi là plutôt qu’ailleurs ?

— Parce que c’est là que le dernier crime a été commis. Tu sais bien, ce fermier qu’ils ont fait « chauffer » et qu’on a retrouvé brûlé jusqu’aux genoux.

— Raison de plus pour qu’ils opèrent ailleurs la prochaine fois.

— Parce que ?…

— Parce qu’ils se diront que le district