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SERGE LADKO.

Après un mois de ce silence, il ne put le supporter davantage, et se résolut à tout braver pour rentrer en Bulgarie afin d’en connaître la véritable cause.

Toutefois, dans l’intérêt même de Natcha, il importait d’agir avec prudence. Aller sottement se faire prendre par les sentinelles turques n’eût servi de rien. Son retour n’aurait d’utilité que s’il pouvait pénétrer dans la ville de Roustchouk et y circuler librement, malgré les soupçons dont il était l’objet. Il agirait ensuite au mieux, selon les circonstances. Au pis aller, et dût-il repasser précipitamment la frontière, il aurait eu du moins la joie de serrer sa femme sur son cœur.

Serge Ladko chercha pendant plusieurs jours la solution de ce difficile problème. Il crut enfin l’avoir trouvée, et, sans se confier à personne, mit immédiatement à exécution le plan imaginé par lui.

Ce plan réussirait-il ? L’avenir le lui dirait. Il fallait, en tous cas, tenter le sort, et c’est pourquoi, dans la matinée du 28 juillet 1876, les plus proches voisins du pilote, dont nul ne connaissait le nom véritable, aperçurent hermétiquement close la petite maison dans laquelle, depuis plusieurs mois, il avait abrité sa solitude.

Quel était le plan de Ladko, les dangers auxquels il allait s’exposer en s’efforçant de le réaliser, par quels côtés les événements de Bulgarie, et de Roustchouk en particulier, se relient au concours de pêche