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AUX SOURCES DU DANUBE.

À deux cents pas, au tournant d’une pointe, apparaissait un canot conduit à la godille, le long de la berge, en dehors du courant. Seul, debout à l’arrière, un homme le dirigeait.

Cet homme était bien celui qui avait figuré quelques jours avant au concours de la Ligue Danubienne, le gagnant des deux premiers prix, le Hongrois Ilia Brusch.

Lorsque le canot eut atteint le confluent, il s’arrêta, et un grappin le fixa à la berge. Ilia Brusch débarqua, et tous les curieux se réunirent autour de lui. Sans doute, il ne s’attendait pas à trouver si nombreuse assistance, car il en parut quelque peu gêné.

Le Président Miclesco vint le rejoindre, et lui tendit une main qu’Ilia Brusch serra avec déférence, après avoir retiré sa casquette de loutre.

« Ilia Brusch, dit M. Miclesco avec une dignité vraiment présidentielle, je suis heureux de revoir le grand lauréat de notre dernier concours.

Le grand lauréat s’inclina par manière de remerciement. Le Président reprit :

— De ce que nous vous rencontrons aux sources de notre fleuve international, nous en concluons que vous mettez à exécution votre projet de le descendre, en pêchant à la ligne, jusqu’à son embouchure.

— En effet, monsieur le Président, répondit Ilia Brusch.