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LE PILOTE DU DANUBE.

cela n’offrait plus de danger. Dès lors, à quoi bon ?

Après le troisième repas, identique aux deux premiers, l’attente fut plus longue. C’était la nuit sans doute. Serge Ladko calculait que sa captivité remontait environ à quarante-huit heures, lorsque, par la trappe de nouveau ouverte, on insinua une échelle, à l’aide de laquelle quatre hommes descendirent au fond du cachot.

Ces quatre hommes, Serge Ladko n’eut pas le temps de distinguer leurs traits. Rapidement, un bâillon était encore appliqué sur sa bouche, un bandeau sur ses yeux, et, redevenu colis aveugle et muet, il était comme la première fois transporté de mains en mains.

Aux heurts qu’il subit, il reconnut l’ouverture étroite — la trappe, il le comprenait — qu’il avait déjà franchie et qu’il franchissait maintenant en sens inverse. L’échelle qui avait meurtri ses reins pendant la descente, les meurtrit également, tandis qu’on le remontait. Un bref trajet horizontal suivit, puis, brutalement jeté sur le parquet, il sentit qu’on lui enlevait comme auparavant bandeau et bâillon. Il ouvrait à peine les yeux, qu’une porte se refermait avec bruit.

Serge Ladko regarda autour de lui. S’il n’avait fait que changer de prison, celle-ci était infiniment supérieure à la précédente. Par une petite fenêtre, le jour entrait à flots, lui permettant d’apercevoir, déposée