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LE PILOTE DU DANUBE.

peu près de votre taille et de votre corpulence, mais pour le reste, par exemple, aucun rapport.

— Heureusement ! soupira Ilia Brusch avec un air de soulagement qui voulait être comique.

— Il aurait, dit-on, de très beaux yeux bleus, et ne serait pas obligé comme vous de porter lunettes. En outre, tandis que vous êtes très brun et soigneusement rasé, il porterait toute sa barbe, que l’on dit blonde. Sur ce dernier point, notamment, les témoignages recueillis sont formels, à ce qu’on prétend.

— C’est une indication, évidemment, reconnut Ilia Brusch, mais encore bien vague. Il y a beaucoup de blonds, et s’il faut les passer tous au crible !…

— On sait encore autre chose. D’après les on dit, ce chef serait de nationalité bulgare… comme vous-même, monsieur Brusch !

— Que voulez-vous dire ? demanda Ilia Brusch d’une voix troublée.

— D’après votre accent, s’excusa Karl Dragoch d’un air innocent, je vous ai cru d’origine bulgare… Mais je me suis trompé, peut-être ?

— Vous ne vous êtes pas trompé, reconnut Ilia Brusch après une courte hésitation.

— Ce chef serait donc votre compatriote. Dans le public, son nom court même de bouche en bouche.

— Oh alors !… Si l’on sait son nom !…