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LES YEUX BLEUS.

cela vous intéressera davantage, lorsque nous arriverons sur le bas fleuve, où les bateaux sont plus nombreux. Vous verrez, quand nous serons aux Portes de Fer !… Les connaissez-vous ?

— Non, répondit Dragoch.

— Il faut avoir vu cela ! déclara Ilia Brusch. S’il n’y a pas au monde un plus beau fleuve que le Danube, il n’y a pas, sur tout le cours du Danube, un plus bel endroit que les Portes de Fer !…

Cependant la nuit était devenue complète. La grosse montre d’Ilia Brusch marquait plus de neuf heures.

— J’étais en bas, dans la barge, lorsque je vous ai aperçu sur le pont, monsieur Jaeger, dit-il. Si je suis venu vous trouver, c’est pour vous rappeler que nous partons demain de très bonne heure, et que nous ferions bien, par conséquent, d’aller nous coucher.

— Je vous suis, monsieur Brusch, approuva Karl Dragoch.

Tous deux descendirent vers la rive. Comme ils tournaient l’extrémité du pont, le passager de dire :

— Et la vente de notre poisson, monsieur Brusch ?… Êtes-vous satisfait ?

— Dites enchanté, monsieur Jaeger ! Je n’ai pas à vous remettre moins de quarante et un florins !

— Ce qui fera soixante-huit, avec les vingt-sept précédemment encaissés. Et nous ne sommes qu’à Ratisbonne !… Eh !