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journal du passager j.-r. kazallon.

sept cents balles de coton allant pour vingt-six mille livres[1], le tout entier et bien conditionné, marqué et numéroté comme en marge ; lesquels effets je promets de conduire en bon état, sauf les périls et fortunes de mer, à Liverpool, et là les délivrer à MM. Leard frères ou à leur ordre, en me payant pour mon fret la somme de deux mille livres[2], sans plus, suivant charte-partie, en outre, les avaries suivant les us et coutumes de mer. Et pour l’accomplissement de ce que ci-dessus, j’ai obligé et oblige ma personne, mes biens et mondit bâtiment, avec toutes ses dépendances.

« En foi de quoi, j’ai signé trois connaissements d’une même teneur, l’un accompli, les autres seront de nulle valeur.

« Fait à Charleston, le 13 septembre 1870.

« J.-S. Huntly. »

Ainsi donc, le Chancellor porte à Liverpool dix-sept cents balles de coton. Expéditeurs : Bronsfield & Co., de Charleston. Destinataires : Leard frères, de Liverpool.

Ce chargement a été fait avec le plus grand soin, le bâtiment étant spécialement construit pour le transport du coton. Les balles occupent toute la cale, sauf une petite partie qui est spécialement réservée aux colis des passagers, et ces balles, dont le tassement a été obtenu au moyen de crics, ne forment plus qu’une masse extrêmement compacte. Donc, pas une place de la cale n’est perdue, — avantage considérable pour un navire qui peut ainsi prendre son plein de marchandises.


iv

Du 30 septembre au 6 octobre. — Le Chancellor est un rapide marcheur, qui rendrait sans peine les perroquets à plus d’un navire de même taille, et, depuis que la brise a fraîchi, un long sillage, nettement tracé, s’étend à perte de vue à l’arrière. On dirait une longue dentelle blanche, étendue sur la mer comme sur un fond bleu.

L’Atlantique n’est pas très-tourmenté par le vent. Personne, à bord, que je


  1. 650 000 francs environ.
  2. 50 000 francs environ.