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LA JANGADA

C’est ainsi que l’on opéra. Les embarcations, prenant la droite et la gauche de l’Amazone, longèrent les deux barges. Les roseaux et les herbes furent fouillés à coups de gaffe. Des moindres saillies des rives, auxquelles un corps aurait pu s’accrocher, pas un point n’échappa aux recherches d’Araujo et de ses Indiens.

Mais tout ce travail ne produisit aucun résultat, et la moitié de la journée s’était déjà écoulée, sans que l’introuvable corps eût pu être ramené à la surface du fleuve.

Une heure de repos fut accordée aux Indiens. Pendant ce temps, ils prirent quelque nourriture, puis se remirent à la besogne.

Cette fois, les quatre embarcations, dirigées chacune par le pilote, par Benito, par Fragoso, par Manoel, se partagèrent en quatre zones tout l’espace compris entre l’embouchure du rio Negro et le barrage de Frias. Il s’agissait maintenant d’explorer le lit du fleuve. Or, en de certains endroits, la manœuvre des gaffes ne parut pas devoir être suffisante pour bien fouiller le fond lui-même. C’est pourquoi des sortes de dragues, ou plutôt de herses, faites de pierres et de ferraille, enfermées dans un solide filet, furent installées à bord, et, tandis que les embarcations étaient poussées perpendiculairement