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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

qu’on ouvre à la pleine mer pour laisser entrer et sortir les navires. Or, nous ne savions trop quel accueil nous feraient les autorités de l’endroit, et si elles accorderaient l’entrée du port à un bâtiment français.

On s’étonnera peut-être que nous ayons eu le désir d’aller visiter quelques points de la côte allemande et précisément le port de Wilhelmshaven. Mais nous sommes de ceux qui pensent qu’il y a beaucoup à apprendre chez les peuples étrangers, — amis ou ennemis. D’ailleurs, en ce qui concerne l’Allemagne, notre parti était bien pris de garder la réserve que commandaient les circonstances.

Dès huit heures du matin, — 14 juin, — nous descendons à terre, mon frère et moi, pour faire les démarches nécessaires. Un monsieur en uniforme, comme tous ceux qui, à un titre quelconque, relèvent du gouvernement, nous reçoit et nous renvoie à Son Excellence l’amiral gouverneur de Wilhelmshaven, qui demeure à deux kilomètres de là. Escortés d’un planton raide comme un piquet, nous partons au pas accéléré pour l’hôtel du gouvernement. L’amiral fait dire qu’il ne peut recevoir avant dix heures. Sur notre insistance, afin de ne pas manquer l’heure de la marée, nous obtenons un ordre écrit pour le capitaine de port, M. Mœller,