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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.


III


Tel est le Saint-Michel. Quant à son propriétaire, Jules Verne, chacun le connaît. Il n’appartient pas à son frère de faire son éloge. Je dirai seulement que ce travailleur infatigable finit quelquefois par se fatiguer. Le repos lui devient alors indispensable, et il ne le trouve nulle part aussi complet que sur son yacht, au milieu des agitations de la mer.

On croit généralement qu’il travaille, à bord ! Erreur ; il s’y repose et s’y refait pendant quelques mois. C’est d’ailleurs un convive solide, auquel le mal de mer est inconnu, un dormeur imperturbable, quelque temps qu’il fasse, et surtout un compagnon très gai et fort aimable. Mais je m’arrête, car un peu plus j’empiéterais sur un terrain qui m’est interdit. On pourrait peut-être m’accuser de partialité.

Le Saint-Michel, indépendamment de nombreuses excursions dans la Manche et sur les côtes de Bretagne, avait déjà fait deux voyages importants. En 1878, parti de Nantes, il emportait Raoul Duval,