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LE CRIME DE TIJUCO.

vers ce Dieu qui n’avait pas voulu laisser s’accomplir ce pire des crimes, la mort d’un juste !

Oui ! la justification de Joam Dacosta ne pouvait plus soulever aucun doute ! Le véritable auteur de l’attentat de Tijuco avouait lui-même son crime, et il dénonçait toutes les circonstances dans lesquelles il s’était accompli ! En effet, le juge Jarriquez, au moyen du nombre, venait de reconstituer toute la notice cryptogrammatique.

Or, voici ce qu’avouait Ortega.

Ce misérable était le collègue de Joam Dacosta, employé comme lui, à Tijuco, dans les bureaux du gouverneur de l’arrayal diamantin. Le jeune commis, désigné pour accompagner le convoi à Rio-de-Janeiro, ce fut lui. Ne reculant pas à cette horrible idée de s’enrichir par l’assassinat et le vol, il avait indiqué aux contrebandiers le jour exact où le convoi devait quitter Tijuco.

Pendant l’attaque des malfaiteurs qui attendaient le convoi au delà de Villa-Rica, il feignit de se défendre avec les soldats de l’escorte ; puis, s’étant jeté parmi les morts, il fut emporté par ses complices, et c’est ainsi que le soldat, qui survécut seul à ce massacre, put affirmer qu’Ortega avait péri dans la lutte. Mais le vol ne devait pas profiter au criminel, et, peu de temps après, il était dépouillé à son tour