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À TOUT HASARD !

sion des événements, quelle valeur pouvait avoir ce document, et comment affirmer même qu’il se rapportait à l’attentat de l’arrayal diamantin ? Il existait, c’était incontestable. On l’avait trouvé sur le cadavre de Torrès. Rien de plus certain. On pouvait même s’assurer, en le comparant à la lettre de Torrès qui dénonçait Joam Dacosta, que ce document n’avait point été écrit de la main de l’aventurier. Et cependant, ainsi que l’avait dit le juge Jarriquez, pourquoi ce misérable ne l’aurait-il pas fait fabriquer dans un but de chantage ? Et il pouvait d’autant plus en être ainsi que Torrès ne prétendait s’en dessaisir qu’après son mariage avec la fille de Joam Dacosta, c’est-à-dire lorsqu’il ne serait plus possible de revenir sur le fait accompli.

Toutes ces thèses pouvaient donc se soutenir de part et d’autre, et l’on comprend que cette affaire devait passionner au plus haut point. En tout cas, bien certainement, la situation de Joam Dacosta était des plus compromises. Tant que le document ne serait pas déchiffré, c’était comme s’il n’existait pas, et si son secret cryptographique n’était pas miraculeusement deviné ou révélé avant trois jours, avant trois jours l’expiation suprême aurait irréparablement frappé le condamné de Tijuco.

Eh bien, ce miracle, un homme prétendait l’ac-