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LA JANGADA.

sion, il fut décidé que son installation serait aussi complète et aussi confortable que possible, puisque le voyage devait durer plusieurs mois. La famille Garral comprenait le père, la mère, la jeune fille, Benito, Manoel, plus leurs serviteurs, Cybèle et Lina, qui devaient occuper une habitation à part. À ce petit monde il fallait ajouter quarante Indiens, quarante noirs, Fragoso et le pilote auquel serait confiée la direction de la jangada.

Un personnel aussi nombreux n’était que suffisant pour le service du bord. En effet, il s’agissait de naviguer au milieu des tournants du fleuve, entre ces centaines d’îlots qui l’encombrent. Si le courant de l’Amazone fournissait le moteur, il n’imprimait pas la direction. De là, ces cent soixante bras nécessaires à la manœuvre des longues gaffes, destinées à maintenir l’énorme train de bois à égale distance des deux rives.

Tout d’abord, on s’occupa de construire la maison de maître à l’arrière de la jangada. Elle fut aménagée de manière à contenir cinq chambres et une vaste salle à manger.

Une de ces chambres devait être commune à Joam Garral et à sa femme, une autre à Lina et à Cybèle, prés de leurs maîtresses, une troisième à Benito et à Manoel. Minha aurait une chambre à