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LES PILLEURS D’ÉPAVES.

Celui-ci continua :

« Une seule éventualité pourrait empêcher le départ de la goélette, ou, du moins, le retarder jusqu’à l’arrivée de l’aviso : quelque avarie qui l’obligerait à retourner au fond de la baie… Eh bien, nous avons un canon, de la poudre, des projectiles… Mettons ce canon sur son affût à l’angle de la falaise, chargeons-le, et, quand la goélette passera, tirons en plein dans sa coque… Qu’elle ne coule pas du coup, c’est possible, mais, pour la longue traversée qu’elle entreprend, son équipage n’osera s’y risquer avec une nouvelle avarie… Les misérables seront forcés de retourner au mouillage afin de se réparer… Il faudra débarquer la cargaison… Cela exigera peut-être toute une semaine… et, d’ici là, le Santa-Fé… »

John Davis se tut, il avait pris la main de son compagnon, il la pressait.

Sans hésiter, Vasquez ne lui répondit que ce mot :

« Faites ! »