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l’invasion de la mer

spahis marchaient derrière. Mais l’indigène ne manifestait aucune intention de s’enfuir.

Dès qu’il eut franchi le dernier rang d’arbres, il fut aperçu du lieutenant Villette, qui s’écria :

« Enfin… quelqu’un !…

— Tiens ! dit le capitaine, ce chanceux de Nicol a fait une bonne rencontre…

— En effet, ajouta M. de Schaller, et peut-être cet homme pourra-t-il nous apprendre ?… »

Un instant après, l’Arabe était en présence de l’ingénieur, et les spahis se formaient en groupe autour de leurs officiers.

Nicol raconta alors dans quelles conditions il avait trouvé cet homme… L’Arabe errait à travers le bois et, dès qu’il avait aperçu le marchef et ses compagnons, il était venu à eux. Cependant, Nicol crut devoir ajouter que le nouveau venu lui paraissait suspect et qu’il croyait devoir faire part à ses chefs de son impression. Le capitaine procéda immédiatement à l’interrogatoire du survenant volontaire :

« Qui es-tu ?… » lui demanda-t-il en français.

Et l’indigène de répondre assez correctement dans la même langue :

« Un originaire de Tozeur.

— Tu te nommes ?…

— Mézaki.

— D’où venais-tu ?…

— De là-bas, d’El Zeribet. »

Ce nom était celui d’une oasis algérienne située à quarante-cinq kilomètres du chott, sur un oued du même nom.

« Et que venais-tu faire ?…

— Voir ce qui se passait par ici.

— Pourquoi ? Étais-tu donc un ouvrier de la Société ?… demanda vivement M. de Schaller.

— Oui, autrefois, et depuis de longues années, je gardais les