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l’archipel en feu.

dunette, fut gardé avec le respect que commandait le souvenir de son patriotisme. Henry d’Albaret voulait rendre à sa terre natale la dépouille de cette vaillante femme. Quant au cadavre de Nicolas Starkos, un boulet fut attaché à ses pieds, et il disparut sous les eaux de cet Archipel, que le pirate Sacratif avait troublé par tant de crimes !

Vingt-quatre heures après, le 7 septembre, vers les six heures du soir, la Syphanta avait connaissance de l’île d’Égine, et elle entrait dans le port, après une année de croisière qui avait rétabli la sécurité dans les mers de la Grèce.

Là, les passagers firent retentir l’air de mille hurrahs. Puis, Henry d’Albaret fit ses adieux aux officiers de son bord, à son équipage, et il remit au capitaine Todros le commandement de cette corvette, dont Hadjine faisait don au nouveau gouvernement.

Quelques jours après, au milieu d’un grand concours de population, et en présence de l’état-major, de l’équipage et des prisonniers rapatriés par la Syphanta, on célébrait le mariage d’Hadjine Elizundo et d’Henry d’Albaret. Le lendemain, tous deux partirent pour la France avec Xaris, qui ne devait plus les quitter ; mais ils comptaient revenir en Grèce, dès que les circonstances le permettraient.