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dénouement.

une mort horrible qui les anéantirait en détruisant la Syphanta !

Il ne restait plus alors sur la dunette qu’Henry d’Albaret et le capitaine Todros, désarmés, attachés, gardés à vue. Sacratif, entouré d’une douzaine de ses plus farouches pirates, fit un pas vers eux.

« Je ne savais pas, dit-il, que la Syphanta fût commandée par Henry d’Albaret ! Si je l’avais su, je n’aurais pas hésité à lui offrir le combat dans les mers de Crète, et il ne fût pas allé faire concurrence aux Pères de la Merci sur le marché de Scarpanto.

— Si Nicolas Starkos nous eût attendus dans les mers de Crète, répondit le commandant d’Albaret, il serait déjà pendu à la vergue de misaine de la Syphanta !

— Vraiment ? reprit Sacratif. Une justice expéditive et sommaire…

— Oui !… la justice qui convient à un chef de pirates !

— Prenez garde, Henry d’Albaret, s’écria Sacratif, prenez garde ! Votre vergue de misaine est encore au mât de la corvette, et je n’ai qu’à faire un signe…

— Faites !

— On ne pend pas un officier ! s’écria le capitaine Todros, on le fusille ! Cette mort infamante…