Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

294
l’archipel en feu.

ouest de l’île. Qu’Henry d’Albaret eût la pensée de quitter immédiatement Scarpanto afin de rapatrier les prisonniers, cela ne pouvait faire doute. La flottille avait donc été réunie presque au complet, et, dès le lendemain, elle reprenait la mer. Les circonstances ayant favorisé sa marche, la Syphanta était tombée en son pouvoir.

Lorsque Sacratif mit le pied sur le pont de la corvette, il était trois heures du soir. La brise commençait à fraîchir, ce qui permit aux autres navires de reprendre leur poste de manière à toujours conserver la Syphanta sous le feu de leurs canons. Quant aux deux bricks, attachés à ses flancs, ils durent attendre que leur chef fût disposé à s’y embarquer.

Mais, en ce moment, il n’y songeait pas, et une centaine de pirates restèrent avec lui à bord de la corvette.

Sacratif n’avait pas encore adressé la parole au commandant d’Albaret. Il s’était contenté d’échanger quelques paroles avec Skopélo qui fit conduire les prisonniers, officiers et matelots, vers les écoutilles. Là, on les réunit à ceux de leurs compagnons qui avaient été pris dans la batterie et dans l’entrepont ; puis, tous furent contraints de descendre au fond de la cale, dont les panneaux se refermèrent sur eux. Quel sort leur réservait-on ? Sans doute,