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dénouement.

et lui donna la chasse, sans pouvoir le rejoindre, tant sa marche était supérieure.

Sacratif, lui, avait bien reconnu la Syphanta. Courir sur elle, tenter de l’enlever à l’abordage, satisfaire sa haine en la détruisant, telle avait été sa pensée tout d’abord. Mais, réflexion faite, il se dit que mieux valait se laisser poursuivre le long du littoral de la Crète, entraîner la corvette jusqu’aux parages de Scarpanto, puis disparaître dans un de ces refuges que lui seul connaissait.

C’est ce qui fut fait, et le chef des pirates s’occupait à mettre sa flottille en mesure d’attaquer la Syphanta, lorsque les circonstances précipitèrent le dénouement de ce drame.

On sait ce qui s’était passé, on sait pourquoi Sacratif était venu au marché d’Arkassa, on sait comment, après avoir retrouvé Hadjine Elizundo parmi les prisonniers du batistan, il se vit en face d’Henry d’Albaret, le commandant de la corvette.

Sacratif, croyant qu’Hadjine Elizundo était toujours la riche héritière du banquier corfiote, avait voulu à tout prix en devenir le maître… L’intervention d’Henry d’Albaret fit échouer sa tentative.

Plus décidé que jamais à s’emparer d’Hadjine Elizundo, à se venger de son rival, à détruire la corvette, Sacratif entraîna Skopélo et revint à la côte