Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

265
à bord de la « syphanta » !

que très peu dans cette journée, bien qu’elle portât toute sa voilure. En somme, vingt-quatre heures, quarante-huit heures de plus, ce ne serait jamais un retard dont il fallût se préoccuper. La mer était belle, le ciel superbe. Rien n’indiquait une prochaine modification de temps. Il n’y avait qu’à « laisser courir », comme disent les marins, et la course se terminerait quand il plairait à Dieu.

Cette paisible navigation ne pouvait être que très favorable aux causeries du bord. Peu de manœuvres à faire, d’ailleurs. Une simple surveillance des officiers de quart et des gabiers de l’avant, pour signaler les terres en vue ou les navires au large.

Hadjine et Henry d’Albaret allaient alors s’asseoir à l’arrière sur un banc de la dunette qui leur était réservé. Là, le plus souvent, ils parlaient non plus du passé, mais de cet avenir, dont ils se sentaient maîtres maintenant. Ils faisaient des projets d’une réalisation prochaine, sans oublier de les soumettre au brave Xaris, qui était bien de la famille. Le mariage devait être célébré aussitôt leur arrivée sur la terre de Grèce. Cela était convenu. Les affaires d’Hadjine Elizundo n’entraîneraient plus ni difficultés ni retards. Une année, employée à sa charitable mission, avait simplifié tout cela ! Puis, le mariage fait, Henry d’Albaret céderait au capitaine Todros le