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une enchère à scarpanto.

— Oui, mais par bordées seulement. Il faut que la moitié de l’équipage soit toujours consignée sur la Syphanta.

— C’est entendu, mon commandant, répondit le capitaine Todros. Nous sommes ici plus en pays turc qu’en pays grec, et il n’est que prudent de veiller au grain ! »

On se rappelle qu’Henry d’Albaret n’avait rien dit à son second, ni à ses officiers, des motifs pour lesquels il était venu à Scarpanto, ni comment rendez-vous lui avait été donné en cette île pour les premiers jours de septembre par une lettre anonyme, arrivée à bord dans des conditions inexplicables. D’ailleurs, il comptait bien recevoir ici quelque nouvelle communication qui lui indiquerait ce que son mystérieux correspondant attendait de la corvette dans les eaux de la mer Carpathienne.

Mais, ce qui n’était pas moins étrange, c’était cette disparition subite du brick au delà du canal de Casos, lorsque la Syphanta se croyait sur le point de l’atteindre.

Aussi, avant de venir relâcher à Arkassa, Henry d’Albaret n’avait-il pas cru devoir abandonner la partie. Après s’être approché de terre, autant que le permettait son tirant d’eau, il s’était imposé la tâche d’observer toutes les anfractuosités de la côte. Mais,