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signaux sans réponse.

Un seul regret se mêla à cette joie qu’il ressentit de se voir si bien reçu : ce fut de ne pas être arrivé trois jours plus tôt.

En effet, dans une conversation qu’il eut avec le consul de France, celui-ci lui apprit qu’une sacolève, portant le nom de Karysta, et naviguant sous pavillon grec, venait, soixante heures auparavant, de quitter le port. De là, cette conclusion que la Karysta, en fuyant l’île de Thasos, pendant le combat de la corvette avec les pirates, s’était dirigée vers les parages méridionaux de l’Archipel.

« Mais peut-être sait-on où elle est allée ? demanda vivement Henry d’Albaret.

— D’après ce que j’ai entendu dire, répondit le consul, elle a dû faire route pour les îles du sud-est, si ce n’est même à destination de l’un des ports de la Crète.

— Vous n’avez point eu de rapport avec son capitaine ? demanda Henry d’Albaret.

— Aucun, commandant.

— Et vous ne savez pas si ce capitaine se nommait Nicolas Starkos ?

— Je l’ignore.

— Et rien n’a pu faire soupçonner que cette sacolève fît partie de la flottille des pirates qui infestent cette partie de l’Archipel ?