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signaux sans réponse.

de manière à pouvoir observer soigneusement les côtes méridionales du golfe de Salonique. Mais l’alarme avait été donnée, sans doute, car pas un seul pirate ne se montra, dont elle aurait eu à faire justice.

Ce fut alors qu’un fait singulier, inexplicable même, se produisit à bord de la corvette.

Le 10 mai, vers sept heures du soir, en rentrant dans le carré qui occupait tout l’arrière de la Syphanta, Henry d’Albaret trouva une lettre déposée sur la table. Il la prit, il l’approcha de la lampe de roulis qui se balançait au plafond, et en lut l’adresse.

Cette adresse était ainsi libellée :


« Au capitaine Henry d’Albaret, commandant la corvette Syphanta, en mer. »

Henry d’Albaret crut bien reconnaître cette écriture. Elle ressemblait, en effet, à celle de la lettre qu’il avait reçue à Scio, et par laquelle on l’informait qu’une place était à prendre à bord de la corvette.

Voici ce que contenait cette lettre, si singulièrement arrivée, cette fois, et en dehors de toutes conditions postales :


« Si le commandant d’Albaret veut disposer son plan de campagne à travers l’Archipel, de façon