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l’archipel en feu.

anonyme. Il prit congé du colonel Fabvier, au moment où celui-ci s’embarquait pour Syra ; puis, il fréta une légère embarcation et se dirigea vers le nord de l’île.

La traversée ne pouvait être longue, surtout avec un vent de terre qui soufflait du sud-ouest. L’embarcation passa devant le port de Coloquinta, entre les îles Anossai et le cap Pampaca. À partir de ce cap, elle se dirigea vers celui d’Ora et prolongea la côte, de manière à gagner l’anse du même nom. Ce fut là qu’Henry d’Albaret débarqua dans l’après-midi du 1er mars.

Un canot l’attendait, amarré au pied des roches. Au large, une corvette était en panne.

« Je suis le capitaine d’Albaret, dit le jeune officier au quartier-maître, qui commandait l’embarcation.

— Le capitaine Henry d’Albaret veut-il rallier le bord ? demanda le quartier-maître.

À l’instant. »

Le canot déborda. Enlevé par ses six avirons, il eut rapidement franchi la distance qui le séparait de la corvette — un mille au plus. Dès qu’Henry d’Albaret fut arrivé à la coupée de la Syphanta par la hanche de tribord, un long sifflet se fit entendre, puis, un coup de canon retentit, qui fut bientôt suivi de deux autres. Au moment où le jeune