Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

144
l’archipel en feu.

moyens cette fortune avait été gagnée. En effet, Xaris avait assez l’habitude des affaires de banque pour se rendre compte de ce qu’avait été le passé du comptoir, lorsque les livres et les papiers eurent été mis à sa disposition. Elizundo avait, sans doute, l’intention de les détruire plus tard, mais la mort l’avait surpris. Ils étaient là. Ils parlaient d’eux-mêmes.

Hadjine et Xaris ne savaient que trop, maintenant, d’où venaient ces millions ! Sur combien de trafics odieux, sur combien de misères reposait toute cette richesse, ils n’avaient plus à l’apprendre ! Voilà donc comment et pourquoi Nicolas Starkos tenait Elizundo ! Il était son complice ! Il pouvait le déshonorer d’un mot ! Puis, s’il lui convenait de disparaître, il eût été impossible de retrouver ses traces ! Et c’était son silence qu’il faisait payer au père en lui arrachant sa fille !

« Le misérable !… le misérable ! s’écriait Xaris.

— Tais-toi ! » répondait Hadjine.

Et il se taisait, car il sentait bien que ses paroles allaient atteindre plus loin que Nicolas Starkos !

Cependant, cette situation ne pouvait tarder à se dénouer. Il fallait, d’ailleurs, qu’Hadjine Elizundo prît sur elle de précipiter ce dénouement dans l’intérêt de tous.

Le sixième jour après la mort d’Elizundo, vers sept