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l’archipel en feu.

la question qui préoccupait Skopélo et même Nicolas Starkos, bien que celui-ci n’en voulût point convenir. Il ne manqua pas d’assister, le lendemain, aux obsèques du riche banquier, qui furent faites très simplement et ne réunirent même qu’un petit nombre de personnes. Là, il s’était rencontré avec Henry d’Albaret ; mais, entre eux, il n’y avait eu que quelques regards d’échangés, rien de plus.

Pendant les cinq jours qui suivirent la mort d’Elizondo, le capitaine de la Karysta essaya vainement d’arriver jusqu’à la jeune fille. La porte du comptoir était close à tous. Il semblait que la maison de banque fût morte avec le banquier.

Du reste, Henry d’Albaret ne fut pas plus heureux que Nicolas Starkos. Il ne put communiquer avec Hadjine par visite ni par lettre. C’était à se demander si la jeune fille n’avait point quitté Corfou sous la protection de Xaris, qui ne se montrait nulle part.

Cependant, le capitaine de la Karysta, loin d’abandonner ses projets, répétait volontiers que leur réalisation n’était que retardée. Grâce à lui, grâce aux manœuvres de Skopélo, aux bruits que celui-ci répandait avec intention, le mariage de Nicolas Starkos et d’Hadjine Elizundo ne faisait de doute pour personne. Il fallait seulement attendre que les premiers