Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

121
l’inattendu.

— Au fait vous avez raison, Elizundo ! Pas de banalités ! Soyons sérieux ! Nous avons aujourd’hui de très graves intérêts à discuter, et ils ne souffrent aucun retard !

— Votre lettre me parle de deux affaires, reprit le banquier, l’une qui rentre dans la catégorie de nos rapports accoutumés, l’autre qui vous est purement personnelle.

— En effet, Elizundo.

— Eh bien, parlez, Nicolas Starkos ! J’ai hâte de les connaître toutes les deux ! »

On le voit, le banquier s’exprimait très catégoriquement. Il voulait, par là, mettre son visiteur en demeure de s’expliquer, sans se dépenser en faux-fuyants ni échappatoires. Mais, ce qui contrastait avec la netteté de ces questions, c’était le ton un peu sourd dont elles étaient faites. Bien évidemment, de ces deux hommes, placés en face l’un de l’autre, ce n’était pas le banquier qui tenait la position.

Aussi, le capitaine de la Karysta ne put-il cacher un demi-sourire, dont Elizundo, les yeux baissés, ne vit rien.

« Laquelle des deux questions aborderons-nous d’abord ? demanda Nicolas Starkos.

— D’abord, celle qui vous est purement personnelle ! répondit assez vivement le banquier.