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LA GROTTE MERVEILLEUSE.

pendant qu’il allait chercher le cheval dont la perte avait été si sensible au jeune ingénieur.


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LA GROTTE MERVEILLEUSE.

C’était bien Templar que Cyprien vit devant lui, le lendemain matin, lorsqu’il se réveilla. L’entrevue fut des plus affectueuses. On aurait dit que le cheval avait presque autant de plaisir que le cavalier à retrouver son fidèle compagnon de voyage.

Cyprien se sentit assez fort, après déjeuner, pour se mettre en selle et partir immédiatement. En conséquence, Pharamond Barthès plaça tous les bagages sur la croupe de Templar, prit l’animal par la bride, et l’on se mit en route pour la capitale de Tonaïa.

Chemin faisant, Cyprien racontait à son ami, et plus en détail, les principaux incidents de l’expédition depuis son départ du Griqualand. Quand il fut arrivé à la dernière disparition de Matakit, dont il donna le signalement, Pharamond Barthès se mit à rire :

« Ah ! par exemple ! dit-il, voilà encore du nouveau, et je crois bien que je vais pouvoir te donner des nouvelles de ton voleur sinon de ton diamant !

— Que veux-tu dire ? demanda Cyprien, très surpris.

– Ceci, répliqua Pharamond Barthès, c’est que mes Bassoutos ont amené prisonnier, il y a à peine vingt-quatre heures, un jeune Cafre, errant dans le pays, et qu’ils ont livré, pieds et poings liés, à mon ami Tonaïa. Je crois bien que celui-ci, lui aurait fait un mauvais parti, car, il a grand peur des espions, et le Cafre, appartenant évidemment à une race ennemie de la sienne, ne pouvait être accusé que d’espionnage ! Mais jusqu’ici, on lui a laissé la vie sauve ! Par bonheur pour le pauvre diable, il s’est trouvé qu’il savait quelques tours de passe-passe et pouvait prétendre au rang de devin…

— Eh ! Je ne doute plus maintenant que ce ne soit Matakit ! s’écria Cyprien.

— Eh bien ! il peut se vanter de l’avoir échappée belle, répondit le chas-