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la situation se complique de plus en plus.

animal aurait pu avoir les plus funestes résultats. On sait que, dans les forêts de la Californie, l’attaque des ours gris fait courir, même aux chasseurs de profession, les plus terribles dangers.

Aussi, le noir saisit-il Godfrey par le bras, afin de l’entraîner rapidement vers Will-Tree. Godfrey, comprenant qu’il ne saurait être trop prudent, se laissa faire.


XIX

dans lequel la situation déjà gravement compromise se complique de plus en plus.


La présence d’un fauve redoutable dans l’île Phina, c’était là, on en conviendra, de quoi préoccuper au plus haut point ceux que la mauvaise fortune y avait jetés.

Godfrey, — peut-être eut-il tort, — ne crut pas devoir cacher à Tartelett ce qui venait de se passer.

« Un ours ! s’écria le professeur en regardant autour de lui d’un œil effaré, comme si les environs de Will-Tree eussent été assaillis par une bande de ces fauves. Pourquoi un ours ? Jusqu’ici il n’y avait pas eu d’ours dans notre île ! S’il y en a un, il peut s’en trouver plusieurs, et même un grand nombre d’autres bêtes féroces : des jaguars, des panthères, des tigres, des hyènes, des lions ! »

Tartelett voyait déjà l’île Phina livrée à toute une ménagerie en rupture de cage.

Godfrey lui répondit qu’il ne fallait rien exagérer. Il avait vu un ours, c’était certain. Pourquoi jamais un de ces fauves ne s’était-il montré jusqu’alors, quand il parcourait les forêts de l’île, cela, il ne pouvait se l’expliquer, et c’était véritablement inexplicable. Mais, de là à conclure que des animaux féroces, de toute espèce, pullulaient maintenant dans les bois et les prairies, il y avait loin. Néanmoins il conviendrait d’être prudent et de ne plus sortir que bien armé.