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KÉRABAN-LE-TÊTU.

raient pu le dire en ce moment : toutes deux avaient perdu connaissance.

Le seigneur Kéraban prit la jeune fille entre ses bras, tandis que l’un des gardiens du phare soulevait Nedjeb. Ahmet était revenu à lui, mais éperdu, comme un homme à qui le sentiment de la réalité échappe encore. Puis, tous se dirigèrent vers la bourgade d’Atina, où l’un des pêcheurs leur donna asile dans sa cabane.

Amasia et Nedjeb furent déposées devant l’âtre, où flambait un bon feu de sarments.

Ahmet, penché sur la jeune fille, lui soutenait la tête ! Il l’appelait… il lui parlait !

« Amasia !… ma chère Amasia !… Elle ne m’entend plus !… Elle ne me répond pas !… Ah ! si elle est morte, je mourrai !

— Non !… elle n’est pas morte, s’écria Kéraban. Elle respire !… Ahmet !… Elle est vivante !… »

En ce moment, Nedjeb venait de se relever. Puis, se jetant sur le corps d’Amasia :

« Ma maîtresse… ma bien aimée maîtresse !… disait-elle… Oui !… elle vit !… Ses yeux se rouvrent ! »

Et, en effet, les paupières de la jeune fille venaient de se soulever un instant.