« À votre santé, Nizib, dit-il, en se servant un plein gobelet du contenu d’un broc posé sur la table.
— Quelle est cette boisson ? demanda Nizib.
— Hum !… fit Bruno… il me semble…
— Quoi donc ? dit Nizib en tendant son verre.
— Qu’il y a un peu d’eau-de-vie là-dedans… répondit Bruno, et un bon musulman ne peut se permettre…
— Je ne puis cependant manger sans boire !
— Sans boire ?… non !… et voici dans ce broc une eau fraîche, dont il faudra vous contenter, Nizib ! Êtes-vous heureux, vous autres Turcs, d’être habitués à cette boisson si salutaire ! »
Et, pendant que buvait Nizib :
« Engraisse, murmurait Bruno, engraisse, mon garçon… engraisse !… »
Mais voilà que Nizib, en tournant la tête, aperçut un autre plat déposé sur la cheminée, et dans lequel il restait encore un morceau de viande d’appétissante mine.
« Ah ! s’écria Nizib, je vais donc pouvoir manger plus sérieusement, cette fois !…
— Oui… cette fois, Nizib, répondit Bruno, et nous allons partager en bons camarades !… Vrai-