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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Croyez bien, ami Kéraban !… reprit Van Mitten, qui ne savait comment pallier ses imprudentes paroles.

— Il ne s’agit pas de ce que je puis croire ! répondit Kéraban en marchant sur le Hollandais, mais de ce que vous croyez !… Il s’agit de la façon dont vous envisagez ce qui vient d’arriver à l’homme qui, depuis trente ans, se croyait votre ami ! »

Ahmet voulut détourner une conversation dont le plus clair résultat eût été d’empirer les choses.

« Mon oncle, dit-il, je crois pouvoir l’affirmer, vous avez mal compris monsieur Van Mitten…

— Vraiment !

— Ou plutôt monsieur Van Mitten s’est mal exprimé ! Tout comme moi, il ressent une indignation profonde pour le traitement que ces maudits Cosaques vous ont infligé ! »

Heureusement, tout cela était dit en turc, et les « maudits Cosaques » n’y pouvaient rien comprendre.

« Mais, en somme, mon oncle, c’est à un autre qu’il faut faire remonter la cause de tout cela ! C’est un autre qui est responsable de ce qui vous est arrivé ! C’est l’impudent personnage qui a fait