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KÉRABAN-LE-TÊTU.

que Saffar venait enfin de saisir et qu’il entraînait hors du campement.

— Courage !… Courage !… » ne cessait de crier Kéraban.

Mais il sentait bien que les siens et lui, accablés par le nombre, étaient perdus !

En ce moment, un coup de feu, tiré du haut des roches, fit rouler l’un des assaillants sur le sol. D’autres détonations lui succédèrent aussitôt. Quelques-uns des bandits tombèrent encore, et leur chute jeta l’épouvante parmi leurs compagnons.

Saffar s’était arrêté un instant, cherchant à se rendre compte de cette diversion. Était-ce donc un renfort inattendu qui arrivait au seigneur Kéraban ?

Mais déjà Amasia avait pu se dégager des bras de Saffar, déconcerté par cette subite attaque.

« Mon père !… Mon père !… criait la jeune fille.

C’était Sélim, en effet, Sélim, suivi d’une vingtaine d’hommes, bien armés, qui accourait au secours de la petite caravane, au moment même où elle allait être écrasée.

« Sauve qui peut ! » s’écria le chef des bandits, en donnant l’exemple de la fuite.