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KÉRABAN-LE-TÊTU.

et que ce n’est qu’un déguisement pour un mariage en l’air !

— Ce n’est pas le déguisement qui m’inquiète le plus, répondit Van Mitten.

— Et qu’est-ce donc ?

— C’est le mariage !

— Bah ! mariage provisoire, ami Van Mitten, répondit Kéraban, et madame Saraboul payera cher ses fantaisies de veuve par trop consolable ! Oui, quand vous lui apprendrez que ces fiançailles ne vous engagent en rien, puisque vous êtes déjà marié à Rotterdam, quand vous lui donnerez congé en bonne forme, je veux être là, Van Mitten ! En vérité ! il ne peut pas être permis d’épouser les gens malgré eux ! C’est déjà beaucoup quand ils veulent bien y consentir ! »

Toutes ces raisons aidant, le digne Hollandais avait fini par accepter la situation. Le mieux, au total, était de la prendre par son côté risible, puisqu’elle prêtait à rire, et de s’y résigner, puisqu’elle sauvegardait les intérêts de tous.

D’ailleurs, ce jour-là, Van Mitten aurait à peine eu le temps de se reconnaître. Le seigneur Yanar et sa sœur n’aimaient décidément pas à laisser languir les choses. Aussitôt pris, aussitôt pendu,